Le seigneur vient
Lors de l’Avent, nous fêtons la venue de Jésus-Christ parmi nous. Cela signifie que Jésus vient à nous, qu’il frappe à la porte de notre cœur. Bien entendu, nous savons qu’il est déjà venu sur cette terre, il y a deux mille ans, sous sa forme humaine, pour être avec nous.
Quand Dieu vient à nous, c’est toujours pour une aventure. Alors nos certitudes s’effondrent. Nous sommes tellement fixés sur nos images de Dieu que, quand il vient, nous ne le voyons pas. Nous attendons toujours une venue qui sorte de l’ordinaire, et ne remarquons absolument pas que Dieu vient à nous tous les jours, sous la forme d’êtres qui nous font le don d’un sourire. Chaque rencontre est une aventure, une venue de Dieu vers nous, mais qui ne devient un évènement particulier que si nous y sommes ouverts.
L’éveil, c’est l’esprit même de l’Avent. Nous ne pouvons accueillir la venue de Dieu que si nous nous dépouillons des illusions que nous nous sommes faites sur la vie. L’Avent ce n’est pas la fuite dans un beau rêve éveillé ; c’est au contraire l’éveil à la réalité.
Pendant l’Avent, bien des gens s’étourdissent par une activité fébrile, qu’ils propagent autour d’eux. C’est un peu le « Black Friday » qui nous incite à consommer à outrance… c’est une manière de se laisser anesthésier et d’oublier les difficultés et les soucis ! ! !
Pourtant, si nous dormons, nous manquerons la rencontre avec Dieu. La vigilance, ce n’est pas l’attitude qu’il nous faudrait adopter seulement pendant l’Avent. A Noël nous entendrons parler des bergers qui montaient la garde durant la nuit. C’est parce qu’ils veillaient qu’ils entendirent la Bonne Nouvelle de la naissance du Messie. Même la vigilance involontaire, est bonne : si nous nous réveillons la nuit, saisissons cette occasion de veiller en conscience. Tendons l’oreille dans le silence, vers notre cœur ! Que veut dire Dieu ? N’oublions pas que si bien souvent nous devons prendre du temps pour nous il nous faut aussi parfois accepter de retrousser nos manches. C’est-à-dire faire œuvre de charité inventive envers le prochain et surtout les plus démunis, les vieilles personnes, les malades et les enfants. Profitons de ce temps de l’Avent pour faire du bien. N’oublions pas que ce sont les petits plaisirs qui procurent les plus grandes joies et sont les plus grands stimulants. Quelque part en ces jours quelqu’un espère un trésor et ce trésor peut-être un geste d’attention, un petit sourire qui va illuminer toute une vie.
Bon et beau temps de l’Avent !
Abbé Michel Boisaubert